Friday, September 23, 2005

And now....... Rita


samedi 24 septembre 2005, 0h17
Rita fait ses premières victimes et inonde La Nouvelle-Orléans


HOUSTON (AFP) - Le cyclone Rita, attendu dans la nuit sur les côtes du sud des Etats-Unis, a fait ses premières victimes vendredi dans les opérations d'évacuation et commencé à inonder une nouvelle fois La Nouvelle-Orléans, déserte après avoir été ravagée par Katrina.

Le parcours du cyclone, qui est passé en milieu de journée de la catégorie 4 à la catégorie 3 sur une échelle qui en compte 5, a viré vers la Louisiane, selon les services de météorologie américains.


La Louisiane avait été l'Etat le plus touché lors du cyclone Katrina (29 août), qui avait fait au total 1.075 morts, selon un bilan provisoire, et des dégâts considérables. Les Etats sinistrés avaient été, outre la Louisiane (841 décès), le Mississippi (218), la Floride (14) et l'Alabama (2).

La nouvelle orientation de Rita pourrait permettre d'épargner certaines des installations pétrolières qui assurent plus de 27% de la production du pays.


Entourée d'une énorme zone de tempête, le cyclone a déversé dès vendredi matin des pluies diluviennes sur La Nouvelle-Orléans, alors que l'oeil du cyclone était toujours au large, à quelque 300 km au sud de la côte texane, attendu par des autorités sur le pied de guerre.

Résultat, les eaux d'un canal reliant le lac Ponchartrain au Mississippi sont passées au-dessus d'une digue en béton concassé érigée ces dernières semaines par les militaires pour colmater une brêche, déversant des flots ininterrompus dans un quartier pauvre de la ville, où l'eau montait très rapidement.

La production de pétrole brut du golfe du Mexique était arrêtée à 99% vendredi et celle de gaz naturel à 72% en raison des évacuations d'installations industrielles menacées par le cyclone Rita, a indiqué l'agence fédérale Minerals Management Service (MMS).

Le président américain George W. Bush, resté en vacances pendant Katrina, devait cette fois aller observer l'organisation des secours à San Antonio, une ville texane où sont massées des équipes prépositionnées, puis dans une base militaire du Colorado (ouest).

"Notre boulot c'est d'aider, faire des préparations et aider les équipes locales à sauver des vies et aider ces gens à retomber sur leurs pieds", a expliqué M. Bush, en chute libre dans les sondages depuis l'échec des opérations de secours après le cyclone Katrina du 29 août. Ancien gouverneur du Texas, le président y possède un ranch.

Les autorités, en prévision de la dégradation progressive du temps, ont demandé l'arrêt des évacuations en milieu de journée. Plus de 2,5 millions de personnes auraient quitté des zones exposées du sud du Texas.

Dans la matinée, 24 personnes ont péri dans l'incendie d'un autobus qui évacuait des pensionnaires d'une maison de retraite, non loin de Dallas.

Cet accident, à près de 600 km de la côte, a ajouté à la panique et à l'embouteillage monstre qui bloquait la circulation sur une des principales autoroutes partant de Houston pour se diriger vers le nord, sous une chaleur étouffante dépassant les 35 degrés.

Linda Vallejos, restée coincée douze heures sur l'autoroute, à court d'essence, a finalement rebroussé chemin pour rentrer chez elle à Houston. "J'ai barricadé la maison, emmagasiné de quoi manger, et maintenant je prie", dit-elle.

Le maire de Houston, Bill White, a expliqué que ce n'était plus le moment de quitter la ville. "Les gens doivent se préparer à se mettre à l'abri sur place". Sans cacher son inquiétude, M. White a toutefois indiqué qu'il était incapable de "garantir" la sécurité de ses administrés, précisant qu'un plan d'urgence était en place seulement pour "les plus exposés".

Dans les magasins, les rayons de boissons et de piles sont dévalisés. Chris Williams-Ross, 47 ans, a fait la queue pendant 30 minutes pour acheter quelques saucisses, de la sauce et du fromage. "Nous avons essayé de partir par la route, et nous avons décidé de revenir à la maison", dit-il.

Plus d'un million de personnes auraient fui la seule agglomération de Houston. "C'est la plus grosse évacuation depuis la guerre de Sécession" au 19e siècle, a assuré à l'AFP le porte-parole de la mairie, Frank Michel.

Rita faisait aussi sentir ses effets sur la côte texane, à Galveston, à 80 km de Houston, avec une mer démontée et des pontons submergés, la tempête poussant la marée vers l'intérieur des terres.

Mais la réorientation du cyclone, l'éloignant d'installations pétrolières texanes, a relâché la pression sur les cours du pétrole, alors que la flambée du brut depuis le cyclone Katrina du 29 août pèse sur la croissance économique mondiale.

Ereintées pour la désorganisation des secours il y a trois semaines face au cyclone Katrina, les autorités ont multiplié les préparatifs avant la catastrophe annoncée. Les gouverneurs de Louisiane et du Texas ont demandé l'aide de 25.000 hommes au Pentagone, et le ministère de la Défense a aussi mobilisé 26 hélicoptères et 6 bâtiments de la Marine.

Le Pentagone a également fourni aux civils de l'Agence fédérale de gestion des crises (Fema) des moyens de communication, notamment par satellite.




National Hurricane Center (La progression du cyclone Rita (site en anglais))

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