Saturday, March 18, 2006

Attention à l'autre négationnisme

NEGATIONNISME
Négationnisme : Les associations turques de France se lancent dans le combat


http://www.armenews.com/article.php3?id_article=21205
mercredi 8 mars 2006, Stéphane


Selon l’agence de presse turque Anatolie en date du 5 mars 2006 les associations turques de France ont décidé de se regrouper pour faire retirer la loi reconnaissant le génocide des Arméniens. Tenant une conférence de presse à Paris dimanche 5 mars Ali Riza Tasdelen le président de l’Association pour la Pensée Kémaliste a indiqué qu’il avait appelé les 300 assosiations turques en France à rejoindre la plateforme. « Nous tiendrons une réunion le 12 mars afin de former un comité. Ce comité devra lutter pour réfuter les allégations de soi-disant génocide arménien à partir de documents historiques » a précisé Ali Riza Tasdelen.

Pour le président de l’Association pour la Pensée Kémaliste « le président français Jacques Chirac a déclaré que c’était les historiens qui devaient faire l’histoire. De plus 15 historiens français ont publié un communiqué indiquant que cela n’était pas au parlement d’écrire l’histoire. Maintenant nous voulons que la loi reconnaissant le génocide des Arméniens soit abrogé »

De son côté dans son édition en date du 7 mars 2006 le journal « le progrès » nous informe que les associations turques de Rhônes-Alpes manifesteront de 14 à 18heures le 18 mars, de la place Bellecour à l’Hôtel de ville contre l’édification d’un Mémorial arménien place Antonin-Poncet.

Selon le journaliste « si elles n’espèrent pas l’abandon du projet elles tiennent à exprimer leur amertume : « ça nous touche énormément, nous nous sentons agressés »explique Savas Dumlu, chargé des relations avec la presse. « Imaginez de jeunes Turcs qui sortent du métro place Antonin-Poncet. Comment voulez-vous qu’ils réagissent devant un tel monument au cœur de Lyon ? ça ravive le problème, c’est une forme de provocation et qu’est-ce que ça apporte aujourd’hui ? » Par cette manifestation « nous voulons dire aux Français que nous sommes bléssés ».

D’après le journal « un bouquet noir sera déposé devant la mairie par les Turcs de la région Rhône-Alpes qui « ont l’intention de venir en famille » grossir un cortège où seuls les drapeaux turcs et français seront de mise. Le conseil de coordination des associations culturelles turques de la région (qui compte 120 associations et qui rassemblent 50000 adhérents) s’est doté il y a trois semaines d’un comité sur la question de ce mémorial ».


J'ai trouvé par hasard cet article il y a quelque jours.
Là on croit rêver.
Qui ose se prétendre insulté? Ceux-là même issus du pays qui a commis le génocide.
La Turquie est le premier pays a avoir pratiqué l'épuration ethnique au XX ième siècle. L'empire Ottoman qui a perdu la suprématie sur ses anciens colonisés s'est recentré sur l'actuelle Turquie et a entrepris l'élimination physique de ses populations autochtones, installées sur ces territoires (l'Asie Mineure) depuis la plus haute Antiquité: les Arméniens et les Grecs. Les Arméniens ont été systématiquement massacrés en 1915, et peu après les Grecs, plus "chanceux", ont été forcés de quitter leurs villes et villages en 1922 (et beaucoup ont été massacrés, ont officiellement "disparu") pour gagner la Grèce (indépendante depuis 1821). De même tous les Européens établis en Turquie ont du quitter de force le pays dans le même temps.
La Turquie "purifiée" était fondée. Les minorités non exterminées ou expulsées car musulmanes sont encore persécutées de nos jours: les Kurdes et les fidèles d'une branche de l'Islam chiite, les Alevis, une minorité religieuse propre à la Turquie qui rassemble quelque 15 millions de fidèles, et peut-être même plus car beaucoup dissimulent leur appartenance (dont environ un tiers de Kurdes).
La Turquie se distingue par une tradition nationaliste d'une virulence telle qu'ailleurs on parlerait de racisme. Et comme tout régime de cette nature, les crimes de son histoire ne sont pas admis ni admissibles (voir pour comparaison le déni du Japon face aux atrocités commises en Mandchourie, en Corée et ailleurs durant la seconde Guerre Mondiale).
Une mosquée récemment inaugurée à Flers (Orne) par sa communauté turque? On joue l'hymne turc. Les enfants ont pour langue maternelle le turc, regardent la télé turque par satellite, ont des doudous avec le drapeau turc, pensent en turc... Ce qui va de pair avec un mépris des valeurs autres que les leurs.
Ces manifestations sont l'expression logique d'une telle mentalité, d'un tel sentiment de "suprématie turque" qui ne souffre aucune contradiction avec l'idéologie en vigueur.
Imaginez que des Allemands défilent en masse pour s'indigner de l'érection d'un monument en mémoire au génocide des Juifs. Impensable, non? Et pourtant, c'est bien l'équivalent de cela qui se passe à Lyon.

Cette photo, la seule que j'ai trouvé de la manifestation, est très parlante.




samedi 18 mars 2006, 20h47
Lyon: incidents lors d'une manifestation contre la construction d'un mémorial arménien

LYON (AP) - Six opposants à une manifestation d'associations franco-turques, rassemblées samedi après-midi à Lyon pour protester contre la construction d'un mémorial arménien dans la ville, ont été interpellés pour outrage à rébellion et jets de projectiles sur forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la police.
Vers 14h, alors qu'environ 2.000 personnes d'origine turque, selon la police, arrivant par bus de toute la région Rhône-Alpes, brandissaient des drapeaux turcs et des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire, "il n'y a jamais eu de génocide arménien", plusieurs dizaines de jeunes gens se sont mis à les huer en leur répondant "Devoir de mémoire: nous sommes tous des Arméniens!".
Les forces de l'ordre sont alors immédiatement intervenues entre les deux groupes pour éviter des incidents. Vers 15h15, des gendarmes mobiles ont lancé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les opposants à la manifestation. Des bouteilles ont alors été jetées.
Encadré par son propre service de sécurité et par les forces de l'ordre, le cortège des associations franco-turques est alors parti de la place Bellecour vers 15h40 pour défiler jusqu'à la place des Terreaux.
L'ensemble de la manifestation a été émaillée d'incidents. La vitrine d'une boutique a été brisée et quelques personnes ont été blessées, dont un photographe lyonnais qui a reçu une pierre à la tête. Environ 200 fonctionnaires de police ont été mobilisés pour cette manifestation.
Vers 17h, les membres des associations franco-turques ont commencé à repartir en direction de leurs bus, toujours sous les huées de leurs détracteurs.
Une porte-parole des associations franco-turques, Sevda Gog, a expliqué, à la fin de la manifestation, qu'elles souhaitaient "un monument pour représenter la paix et non pour condamner (leur) communauté". Les travaux du mémorial arménien ont débuté mi-février sur la place Antonin-Poncet.
La France a reconnu le génocide arménien de 1915 en 2001. AP

samedi 18 mars 2006 (Reuters - 16:31)
LYON - Des affrontements ont opposé dans les rues de Lyon des manifestants turcs à quelques centaines de jeunes militants anti-CPE où figuraient des membres de la communauté arménienne.
Les Turcs, venus au nombre de 2.500 des départements de la région Rhône-Alpes, selon la police, entendaient manifester leur opposition à la construction d'un mémorial arménien dans le centre ville de Lyon.
Brandissant une forêt de drapeaux turcs et des pancartes sur lesquelles on lisait "Il n'y a pas eu de génocide arménien" ou "Non au mémorial d'un prétendu génocide", ils se sont heurtés aux personnes présentes à la fin de la manifestation anti-CPE organisée aussi dans le centre, autour de la place Bellecour.
"Fascistes", "négationnistes", "rentrez chez vous", ont lancé les manifestants anti-CPE dans les rangs desquels on comptait nombre d'Arméniens.
La présence des forces de l'ordre et de cordons de CRS n'a pu empêcher des affrontements entre les deux camps à coups de poing et à l'aide de projectiles divers. La police a fait usage de lances à eau pour les disperser.

Il est dommage qu'il ait eu des débordements. Même si on peut comprendre que de jeunes descendants d'Arméniens qui ont réussi à fuir ce génocide (car beaucoup de survivants ont fui vers l'Europe et notamment la France) pètent les plombs devant un cortège de nationalistes turcs (en France rappelons-le), c'est comme aux manifs anti-Le Pen (quand le Pen vient faire un discours à ses militants quelque part), aller casser du facho, ce n'est pas la solution au problème. Et comme aux manifs anti-Le Pen, il y a toujours un cordon de police pour justement prévenir ce genre d'incident. Essayer de raccorder cela aux manifs anti-CPE est assez douteux. C'est mal tombé pour les Turcs qui n'avaient pas prévu que les manifs anti-CPE viendraient leur voler la vedette sur le pavé lyonnais. Et les jeunes ne s'y sont pas trompés:
Fachos, on vous a reconnus. Et on ne veut pas du fascisme. On ne veut pas du négationnisme. On ne veut pas du racisme.

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