Dépêches du monde (qui redevient fou...)
vendredi 15 septembre 2006, 20h31
Manifestation à Gaza contre les propos du pape sur l'Islam
GAZA, Bande de Gaza (AP) - Environ 2.000 Palestiniens ont manifesté vendredi soir dans la Bande de Gaza contre les récents propos du pape Benoît XVI sur l'Islam, accusant le souverain pontife de mener une croisade contre le monde musulman.
Les manifestants se sont rassemblés devant le Parlement palestinien pour témoigner leur colère.
"Il s'agit d'une nouvelle croisade contre le monde arabe musulman. Elle prend diverses formes, des caricatures, des conférences (...) Ils haïssent notre religion", a déclaré Ismail Radwan, un responsable local du Hamas, devant la foule.
Plus tôt vendredi, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh avait estimé que le pape avait offensé les musulmans. "Au nom du peuple palestinien qui vit sur la terre sacrée palestinienne, nous exprimons notre rejet des propos tenus par le saint pape sur l'Islam en tant que croyance, sa loi religieuse, son histoire et son mode de vie", avait-il déclaré. AP
vendredi 15 septembre 2006, 19h25
Angela Merkel estime que les propos du pape sur l'Islam ont été "mal compris"
BERLIN (AP) - Face au tollé suscité par les déclarations du pape Benoît XVI sur l'Islam, la chancelière allemande Angela Merkel a défendu vendredi le souverain pontife, estimant que ses propos avaient été "mal compris".
"Quiconque critique le pape a mal compris le message de son discours", a déclaré Angela Merkel au quotidien "Bild" vendredi.
"Il s'agit d'une invitation au dialogue entre les religions, et le pape a explicitement appelé ce dialogue de ses voeux, ce à quoi j'adhère et que je juge nécessaire et urgent", a précisé la chancelière allemande. "Ce que Benoît XVI exprime clairement, c'est un rejet catégorique et sans compromission de tout emploi de la violence au nom de la religion".
Lors de sa visite dans son Allemagne natale cette semaine, Benoît XVI a cité des propos tenus au XIVe siècle par l'empereur byzantin Manuel II Paléologue, lequel disait: "montrez-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et vous ne trouverez que des choses mauvaises et inhumaines, tel son ordre de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait".
Ses déclarations ont provoqué la colère des dignitaires musulmans du monde entier, qui exigent des excuses de la part du souverain pontife. AP
vendredi 15 septembre 2006, 18h44
Les musulmans de France demandent des excuses à Benoît XVI
PARIS (AFP) - La grande majorité des musulmans de France réclament des excuses au pape Benoît XVI, après ses propos sur l'islam et le Jihad, tandis que quelques uns insistent sur la poursuite du dialogue entre l'Eglise catholique et l'islam développé sous Jean Paul II.
Le secrétaire général de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, considérée comme proche des Frères musulmans) Fouad Alaoui, également vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a déclaré qu'"il y a une erreur qui a été faite, elle doit être corrigée. Benoît XVI doit s'excuser, doit corriger ses propos".
"L'Eglise toute entière ne doit pas soutenir de tels dérapages", a-t-il ajouté.
Réclamant lui aussi des "excuses", le porte-parole du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Provence-Alpes-Côte d'Azur Abderrahmane Ghoul a affirmé que "les propos du pape, premier des responsables de l'Eglise catholique et homme de culture, nous ont choqués. Car c'est un sujet très important, qui touche au sacré, il s'agit du prophète Mahomet et d'1,5 milliard de musulmans".
"Nous n'avions pas besoin de ce genre de propos dans un contexte sensible. On vient de sortir de l'affaire des caricatures, il y a eu le conflit du Liban, les récentes menaces d'Al-Qaïda. Nous, ici en Europe, on essaye de renforcer le dialogue inter-religieux. Ces propos vont nous faire entrer dans une polémique inutile", a-t-il poursuivi.
Le recteur UOIF de la mosquée de Lille-Sud, Amar Lasfar, a été plus véhément, voyant dans les propos de Benoît XVI sur l'islam et le jihad, traitant des rapports entre religion et violence, tenus mardi durant le voyage du pape en Allemagne, "une offense, une provocation haineuse".
"Cette déclaration, je ne la comprends pas. C'est une déclaration de guerre en quelque sorte pour l'islam et le monde musulman", a-t-il déclaré.
Pour le président du Conseil régional du culte musulman de Rhône Alpes, Azzedine Gaci (UOIF), "ce type de discours décrédibilise les responsables musulmans engagés dans le dialogue interreligieux, et légitime les discours radicaux de ceux qui tentent d'opposer nos différentes communautés".
"Cela risque d'avoir des répercussions sur les rencontres organisées dans les quartiers entre catholiques, musulmans et juifs, et le travail que nous faisons pour développer le vivre-ensemble", a regretté le recteur de la mosquée de Villeurbanne.
Cheikh Ahmed Jaballah (UOIF), tout en exprimant son mécontentement, a cependant insisté sur la nécessité de poursuivre le dialogue entre catholiques et musulmans.
"Nous avons le devoir et le droit de dire que nous ne sommes pas contents mais cela ne doit pas changer notre politique de dialogue", a dit l'imam lors de la prière du vendredi à la mosquée de La Courneuve (Seine-saint-Denis).
En appelant au "discernement" et à "la sagesse", le religieux a élargi son propos à la France, à quelques mois de l'élection présidentielle. "Aujourd'hui, dans un monde qui est traversé par des guerres, des confrontations, nous avons plutôt besoin de responsables, de leaders religieux mais aussi politiques, médiatiques qui doivent bien mesurer la responsabilité de la parole".
Et il a lancé un "appel": "On ne peut pas aujourd'hui réaliser des intérêts politiques ou médiatiques en accusant une communauté ou une autre".
vendredi 15 septembre 2006, 18h36
Le chef spirituel des chiites libanais demande des excuses personnelles du pape
BEYROUTH (AP) - Les récents propos du pape sur l'Islam et la guerre sainte continuent de susciter la colère dans le monde musulman. Vendredi, c'est le chef spirituel des chiites libanais, Hussein Fadlallah, qui a demandé que Benoît XVI présente personnellement ses excuses pour avoir insulté l'Islam.
"Nous n'acceptons pas l'excuse via le canal du Vatican (...) et lui demandons de présenter personnellement des excuses aux musulmans, pas par le truchement de ses officiels, pour cette fausse lecture de l'Islam", a déclaré le Grand Ayatollah Mohammed Hussein Fadlallah à l'occasion de son sermon pour la prière du vendredi.
Cette déclaration est la plus dure à ce jour venue répondre aux réflexions du pape au cours de son récent déplacement en Allemagne.
"Nous appelons le pape à effectuer une lecture scientifique et complète de l'Islam. Nous ne voulons pas qu'il succombe à la propagande de l'ennemi, dirigé par le judaïsme et l'impérialisme contre l'Islam", a déclaré cheikh Fadlallah. Il a ajouté "protester dans les termes les plus vifs" contre les commentaires du pape, "notamment sa citation des mots de l'empereur dans lesquels il insulte le prophète".
D'autres figures religieuses musulmanes ont déjà demandé des excuses, après que le pape eut cité des propos tenus au XIVe siècle par l'empereur byzantin Manuel II Paléologue, lequel disait: "montrez-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et vous ne trouverez que des choses mauvaises et inhumaines, tel son ordre de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait".
Si jeudi, le Vatican a tenu à souligner que le pape n'avait aucunement l'intention, lors d'un débat de nature théologique, d'offenser la sensibilité des musulmans avec ces remarques, les commentaires mécontents continuaient vendredi, même si souvent marqués par l'embarras.
De son côté, le Premier ministre libanais Fouad Siniora a demandé à l'ambassadeur auprès du Saint-Siège Naji Abi Assi de réclamer des éclaircissements, précise le gouvernement dans un communiqué.
Le grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Bareddine Hassoun, considéré comme un modéré, a quant à lui écrit au pape pour lui dire sa crainte de voir de tel commentaires aggraver les relations entre les différentes confessions religieuses. Le ton de sa lettre est resté très mesuré.
En Egypte, où les Frères musulmans ont également critiqué ces propos du pape et réclamé des excuses, une centaine de personnes ont manifesté après la prière du vendredi devant la mosquée d'Al-Azhar, plus importante institution religieuse de l'Islam sunnite. La plupart attribuaient les commentaires de Benoît XVI à des préjugés anti-musulmans allant au-delà de lui. "Ça fait partie de toute la guerre contre l'Islam. Quand nous fermons une porte au mal, ils en rouvrent une autre", a lancé un manifestant.
Au Pakistan, le Parlement a adopté à l'unanimité vendredi une résolution condamnant les propos de Benoît XVI, qualifiés d'"offensants", et exigeant des excuses. Le ministère des Affaires étrangères a jugé ces remarques "regrettables", sa porte-parole Tasnim Aslam disant que "quiconque décrit l'Islam comme une religion si intolérante encourage la violence. Cela n'aide pas, car nous cherchons à combler le fossé, en appelant au dialogue et à la compréhension entre les religions".
En Turquie, un vice-dirigeant du parti Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, Salih Kapusuz, a estimé que les propos de Benoît XVI étaient soit "le résultat d'une ignorance pitoyable" sur l'islam et son prophète, soit une distorsion délibérée des faits.
"C'est une pauvre chose qui n'a pas bénéficié de l'esprit de réforme dans le monde chrétien", a-t-il déclaré à l'agence de presse officielle turque Anatolie. "Cela ressemble à un effort de raviver la mentalité des Croisades". "Benoît XVI, auteur de remarques aussi malencontreuses et insolentes entre dans l'histoire avec ses mots. Mais (...) il entre dans l'histoire dans la même catégorie que des dirigeants comme Hitler et Mussolini", a-t-il lancé.
Dans les territoires palestiniens, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a estimé que le pape avait offensé les musulmans. Il a précisé à la presse que des manifestations étaient prévues dans la journée "pour exprimer la colère palestinienne à l'égard de ces commentaires qui ont offensé l'Islam et les musulmans". AP
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