Manifs en France

Strasbourg



Paris


Ces manifs, quoi en penser?
Une communauté cherche à imposer sa façon de voir le monde sur les autres personnes qui ne la partage pas. Comment obliger des gens à respecter les interdits d'une religion qui n'est pas la leur? En considérant que ces gens commettent un affront impardonnable. Cette même communauté se dit stigmatisée voire persécutée pour justifier cette action. Tout un discours est développé pour culpabiliser: on nous blesse, on foule aux pied nos croyances, c'est du racisme.
L'argument massue: c'est de l'islamophobie, comme il y a de la xénophobie ou de l'homophobie. Ce néologisme n'a d'autre but que de mettre toute remarque ou critique au même niveau que des actes ou propos racistes.
Il y a une déformation systématique et instrumentalisé de tout ce qui pourra être dit, et cela deviendra à les entendre une odieuse attaque.
Cette stratégie, ils ont déjà tenté de la mettre en oeuvre au moment de la mise en place des lois sur la laïcité à l'école.
Le résultat espéré, c'est une abscence totale de dialogue possible, mais il n'est pas certain que cette fois cette stratégie marche, hormis auprès des dirigeants politiques français ou anglais, dont la lacheté est de tous temps extraordinaire. Cette stratégie ne peut marcher qu'avec des gens qui se laissent impressionner.
Mais ces personnes qui crient très fort représentent-elles réellement toute une communauté? On a encore le cas de la frange la plus radicalisée qui parle au nom de tous et qui n'admet pas la pluralité. Cette frange utilise le discours du droit et des libertés pour amener à une limitation de celles-ci. Ces manifestations montrent que ces radicaux se sentent forts, ils ont déjà le sentiment d'avoir gagné. Ils se sentent fort car plus nombreux qu'autrefois et parce que les modérés se taisent, ne serait-ce que parce qu'ils ne sentent pas concernés. Les quelques modérés ou laïcs qui parlent, qui osent parler, sont victimes d'un véritable lynchage dans des sites à tendance islamiste comme d'autres d'extrême-gauche. Se faire traiter de traitre, de vendu du pouvoir, se faire accuser de renier ses origines, c'est assez décourageant. Sur un site dont je refuse de faire la pub, tendence extrême-gauche multiculturaliste, Malek Boutih se fait quand même surnommer "Malek Bounty" par un auteur d'article lui aussi d'origine maghrébine. C'est quand même grave!
Les radicaux se frottent les mains d'une telle situation: ils ont les coudées franches.
Ces radicaux ont investi les instances représentatives: les élections se sont faites en interne, au sein des équipes gérant les mosquées, et quand ont sait que c'est une minorité des pratiquants, et plus encore une minorité des musulmans puisque 80% ne vont pas à la mosquée, on se demande déjà où est la représentation.
Il ne faut pas céder, ça ne calmera rien. Ils se sentiront plus forts et créeront une nouvelle crise à la première occasion, ce sera l'amorce d'un processus sans fin.



Le rêve du CFCM: rétablir le délit de blasphème

dimanche 12 février 2006, 12h06
Caricatures: Boubakeur veut épuiser "toutes les voies du droit"
PARIS (Reuters) - Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), affirme sa volonté d'épuiser "toutes les voies du droit" contre les journaux français qui ont publié des caricatures de Mahomet.

"La justice est un long chemin avec toutes sortes d'étapes et une voie qui n'est pas aisée, mais c'est la seule. Donc, nous utiliserons toutes les voies du droit, de la loi, avec des appels si nécessaire", a-t-il précisé sur France Inter.

"Nous essayons toutes les voies de droit en France, mais, si au bout du chemin, on n'avait pas encore notre raison, certains ont même parlé d'aller devant les instances européennes", a ajouté le recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Le CFCM, qui représente les quelque cinq millions de musulmans de France, a annoncé vendredi son intention d'engager une action en justice contre les journaux français qui ont publié les caricatures de Mahomet à l'origine d'une vague de violences dans le monde musulman.

Ces douze dessins, parus initialement en septembre dernier dans le quotidien danois Jyllands-Posten, ont été publiés par France Soir et l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et Strasbourg pour protester contre la publication des caricatures, au nom du "respect des religions".

Philippe VAL dans Charlie-Hebdo du 8 février 2006
AMALGAME
Le concept d'Islamophobie a été réactualisé dans l'Iran des mollahs, de façon à pouvoir interpréter la critique de l'Islam comme l'expression d'un racisme. La balle a été prise au bond par les fondamentalistes chrétiens qui nous attaquaient en justice pour blasphème et racisme anti-français. L'amalgame entre racisme et critique de la religion est à peu près aussi cohérent que l'était, à l'époque de Franco, l'amalgame entre critique du fascisme et racisme anti-ibérique.